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Chroniques Éparses
20 février 2015

De la communication

Revenant du travail ce matin, je me suis mise à réfléchir à la communication. Pourquoi? Sans doute parce que dans cette journée, encore polaire, de l'hiver ontarien, je suis étonnée et heureuse de voir les passagers du bus (pour la plupart) prendre le temps de saluer le chauffeur de bus en entrant, et le remercier en sortant. Et ce n'est pas une mince affaire, croyez-moi, avec toutes les couches de vêtements, capcuhes, bonnets et autres que nous devons enfiler pour affronter le vent glacial. Personnellement j'ai l'impression d'être dans un monde à part, avec comme seul but de rester/rentrer/retourner le plus vite possible au chaud!

De fil en aiguille, j'en suis venue à réfléchir sur la communication en général, et plus particulièrement sur les aspects particuliers qu'elle revêt quand elle touche les personnes expatriées ou émigrées (je vis au Canada depuis 12 ans). Ce n'est pas la première fois que j'y réfléchis et certainement pas la dernière.

Le site Larousse.fr donne plusieurs définitions au mot communication, mais ce que je souhaite aborder ici c'est :

  • Action de communiquer avec quelqu'un, d'être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse
  • Mise en relation et conversation de deux correspondants par téléphone ou par un autre moyen de télécommunication

J'avais appris il y a plusieurs années, à l'occasion d'un cours en entreprise, que la communication nécessitait deux personnes, et que sans retour/feedback/réponse il n'y a pas de communication. Cela est donc en accord avec la définition du dictionnaire.

schéma de la communication

source

Je dois dire qu'il y a des années de cela j'ai renoncé à avoir une correspondance régulière avec ma famille et mes amis restés en France, car j'en avais assez d'être la seule à faire des efforts, et j'en avais assez surtout d'être déçue à chaque fois ou presque. Bien souvent, les personnes parties vivre à l'étranger comme moi, ont été mises '' au placard '' pour reprendre l'expression d'une amie expatriée en Irlande et de retour depuis peu en France. On leur donne des nouvelles quand on veut leur parler, et pas quand elles, ELLES, veulent communiquer. Ou bien, (expérience vécue il y a quelques années), on reçoit un coup de téléphone de cousins très éloignés qui viennent en voyage au Québec et qui veulent nous voir demain à 19 h à tel endroit. Mais... mais... mais... nous ne sommes pas en vacances ici, nous, nous travaillons, nous avons des obligations, etc. bref encore une fois, notre vie, notre réalité importent peu. Et je ne vous parle même pas des '' mais oui on viendra vous voir '' jamais concrétisés...

En ce qui me concerne, quelques soient les moyens de communication que j'utilise et ils sont nombreux (courriels, lettres postales, Facebook, Skype), quand j'ai la chance d'avoir une réponse (pour reprendre le Larousse) c'est 3 mots, un smiley et si ce n'est pas fait dans les 2 jours suivants l'envoi, je sais que je n'aurais aucun retour, et donc que la mise en relation et la conversation tant espérées n'auront pas lieu. Et comme dit plus haut cela fait 12 ans (!!!) que nous vivons ici, mais le décalage horaire, les vacances différentes, les jours fériés différents, le fait de travailler parfois le samedi, etc. nous font passer pour des extra-terrestres ('' mais tu n'es jamais disponible ''). Et que dire des commentaires parfois entendus lorsque nous téléphonons : '' ah mais c'est l'heure du journal télé, ah mais nous sommes en train de manger, ah mais c'est l'heure du film, etc.'' il y a plein d'autres versions j'en suis certaine...

Je ne cherche pas une solution à cette situation car je sais qu'il n'y en pas, je vous fais part seulement de mes réflexions toutes personnelles. Et de ce pas, je vais retourner sur Facebook, fabuleux outil de communication quoi qu'on puisse dire, grâce auquel je peux communiquer avec des amis perdus de vue mais retrouvés et gardés préciseusement, avec des amies virtuelles (jamais rencontrées en chair et en os) qui en savent plus sur moi que ma famille, car nous communiquons, nous avons des conversations, nous échangeons, bref nous avons établi un rapport et surtout nous continuons à l'entretenir avec tous les moyens de communication qui sont à notre portée en 2015.

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source

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Commentaires
T
Ton post me fait réfléchir... depuis que mon filleul est parti vivre en Allemagne nous nous sommes indéniablement éloignés, et pas seulement en termes de kilomètres. Et pourtant les moyens de communication ne manquent pas! C'est tellement facile de perdre le contact, remarque c'est la même chose avec certaines personnes qui vivent pourtant à côté de chez nous... merci pour cette prise de conscience!
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A
Je me retrouve beaucoup dans tout ça et moi ça fait 18 ans. Mais au bout du compte, malgré les frustations et les quelques moments difficiles car on ne mesure pas les conséquences d'un tel départ sur les relations familiales entre autre, je ne changerai rien si j'avais le choix de recommencer ou pas. Je partirai de nouveau :).<br /> <br /> Bonne fin de semaine.
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J
j'aime ton article qui se termine par une note optimiste !
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